mercredi 23 juillet 2008

L'excellence du sacrement de l'autel et de la dignité du sacerdoce

VOIX DU BIEN-AIMÉ

1. Quand vous auriez la pureté des Anges et la sainteté de Jean Baptiste, vous ne seriez pas digne de recevoir ni même de toucher ce sacrement.
Car ce ne sont pas les mérites de l'homme qui lui donnent le droit de consacrer et de toucher le corps de Jésus-Christ et de se nourrir du pain des Anges.
Grande MysteriumO mystère ineffable! ô sublime dignité des prêtres, auxquels est donné ce qui n'a point été accordé aux Anges!
Car les prêtres validement ordonnés dans l'Église ont seuls le pouvoir de célébrer et de consacrer le corps de Jésus-Christ.
Le prêtre est le ministre de Dieu, il use de la parole de Dieu selon le commandement et l'institution de Dieu; mais Dieu, à la volonté de qui tout est soumis, à qui tout obéit lorsqu'il commande, est le principal auteur du miracle qui s'accomplit sur l'autel, et c'est lui qui l'opère invisiblement.
2. Vous devez donc, dans cet auguste Sacrement, croire plus à la tout-puissance de Dieu qu'à vos propres sens et à ce qui parait aux yeux: et vous ne sauriez dès lors approcher de l'autel avec assez de respect et de crainte.
Pensez à ce que vous êtes, et considérez quel est celui dont vous avez été fait le ministre par l'imposition des mains de l'évêque.
Vous avez été fait prêtre, et consacré pour célébrer les saints mystères: maintenant soyez fidèle à offrir à Dieu le sacrifice avec ferveur, au temps convenable, et que toute votre conduite soit irrépréhensible.
Votre fardeau n'est pas plus léger; vous êtes lié, au contraire, par des obligations plus étroites, et obligé à une plus grande sainteté.
Un prêtre doit être orné de toutes les vertus et donner aux autres l'exemple d'une vie pure.
Ses mœurs ne doivent point ressembler à celles du peuple: il ne doit pas marcher dans les voies communes, mais il doit vivre comme les Anges dans le ciel, ou comme les hommes parfaits sur la terre.
3. Le prêtre revêtu des habits sacrés tient la place de Jésus-Christ, afin d'offrir à Dieu d'humbles supplications pour lui-même et pour tout le peuple.
Il porte devant et derrière lui le signe de la croix du Sauveur, afin que le souvenir de sa passion lui soit toujours présent.
Il porte devant lui la croix sur la chasuble, afin de considérer attentivement les traces de Jésus Christ, et de s'animer à les suivre.
Il porte la croix derrière lui, afin d'apprendre à souffrir avec douceur pour Dieu tout ce que les hommes peuvent lui faire de mal.
Il porte la croix devant lui, afin de pleurer ses propres péchés: derrière lui, afin que, par une tendre compassion, il pleure aussi les péchés des autres; et se souvenant qu'il est établi médiateur entre Dieu et le pécheur il ne se lasse point d'offrir des prières et des sacrifices, jusqu'à ce qu'il ait obtenu grâce et miséricorde.
Quand le prêtre célèbre, il honore Dieu, il réjouit les Anges, il édifie l'Église, il procure des secours aux vivants, du repos aux morts, et se rend lui-même participant de tous les biens.

L'Imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ, Traduction de l'Abbé F. de la Mennais, Préface de Daniel-Rops, de l'Académie Française (1961), Livre Quatrième, Du Sacrement de l'Eucharistie, Chapitre V.

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